Un patient en « état végétatif » : toujours en vie ?

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Du fait que le taux d’activité cérébrale du patient en état végétatif ne lui permet pas d’être conscient, certains déduisent qu’il doit être considéré comme mort. D’autres estiment que le patient en état végétatif, s’il est bel et bien un être vivant, n’est plus à considérer comme un être humain ou une personne, en ce qu’il serait privé de conscience de soi, de l’aptitude à mobiliser sa raison et de la faculté de communication.

Un être humain ne ferait-il plus partie de l’humanité au motif qu’il serait incapable d’expliciter sa raison ou qu’il serait privé de conscience de soi ou qu’il ne serait plus à même de communiquer ? Définir l’humanité par ces opérations revient à considérer que les personnes sont plus ou moins humaines selon leur capacité à exercer certaines aptitudes ou facultés. Dans cette logique, les personnes plus douées seraient plus humaines que les autres, réalisant de façon plus performante les opérations de penser, vouloir ou communiquer. Un muet serait‐il donc moins humain qu’une personne ayant la faculté de parler ? Pareille approche, qui définit la personne sur la base de ce qu’elle fait (ou ne peut pas faire), est inconciliable avec le principe de la dignité humaine et ouvre la porte à l’arbitraire et à l’injustice.

La personne se définit par ce qu’elle est. Cette approche conduit à reconnaître la dignité de tout individu de l’espèce humaine, sans s’autoriser à établir des critères d’exclusion qui ouvrent la porte à l’arbitraire et à l’injustice.